Regards sur la ville

Vidéodrome, notre ville est un monde

Nîmes au cours de ce siècle a vu la composition de sa population largement évoluer vers un mélange des communautés. Synonyme de vitalité, ce métissage des cultures, fait de notre cité un carrefour d’expériences internationales, comme mille courroies de transmission d’une mondialisation irréversible.

Les télévisons et l’ensemble des médias sont totalement intégrés à ce mouvement, ils y participent activement. En faisant cela, ils génèrent un deuxième monde, un «alias» de conscience planétaire. Paradoxalement au fur et à mesure de la multiplication des moyens de communication, les relations humaines se décomposent, les gens s’isolent, occupant toujours d’avantage leur temps devant des écrans de télévision ou d’ordinateur.

Photographier ces réalités, c’est photographier ces écrans.

J’ai filmé la ville comme on aspire avec une paille une boisson gazeuse. Puis de façon méthodique, j’ai sélectionné des images banales et quotidiennes. Sur ces images, l’expression des personnes n’est plus unique, elle devient représentative du tout. L’identité s’efface avec les flous, l’absence de précision du procédé de copie schématise les différentes scènes ou attitudes. Nous reconnaissons sans parvenir pour autant à les fixer ces lieux et qui les peuplent ? Certaines de ces images auraient pu être faites ailleurs, dans d’autres villes, dans d’autres pays. Nous sommes bien à Nîmes, mais où sommes nous réellement ?